le maquis

résilience
ou renaître sur les terres calcinées de sa douleur

créer
un acte d’amour

pour compenser la destruction conjurer l’aliénation
ne plus perdre la raison

donner pour ne pas disparaître
pour échapper au vertige qui la guette
monnayer son droit à être
donner pour dénier la solitude qui la fige
gommer l’évidence du vide se remplir de l’autre
ne plus donner
ne plus forcer
seulement être
écouter
être et se relier

être avec
yuluka

demain ou comment habiter le vide
jeté à l’air libre

négaton

je suis ce que je crois être
je reçois ce que je crois mériter
je rencontre ceux que je crois exister
j’existe à l’image que je me fais de moi

l’inspiration s’éveille par le corps afflue dans les rhizomes de l’être sillonne les mémoires creusées dans la chair et distille ses secrets millénaires

l’énigme enchanteresse désœuvre toute volonté
tout juste se laisser cueillir par la surprise de ses fragments révélés

l’unique passage pour sortir de la boucle d’une épreuve est de s’enfoncer plus loin encore
jusqu’au nœud de la douleur

si tu te crois supérieure
tu empêches l’autre d’exister dans sa dignité
et la reconnaissance de sa fragile majesté

si tu te crois inférieure
tu censures l’accrue de ta mystérieuse singularité
et condamnes confiance et naturel spontané

richesse de l’altérité

ma foi
croyance espoir ou confiance

la poétique d’une vie

par ailleurs sur un autre ton
abonder vers l’abandon
laisser fondre les rides de son front
invertir la turgescence du savoir anémié

se délier en liquescence
quintessence

laisser le sacré se blottir dans la voilure du mystère
pour ne pas ruiner la féerie de la chasse au trésor

la quête est un sentier solitaire
tout au plus quelques cailloux blancs en hiver

quand tu t’égares dans le dédale de tes élans dispersés
tire sur le fil de ta jalousie il te ramènera au cœur de la toile

accueille tes craintes
visite tes limbes
danse sur le seuil
mais continue
ne t’arrête pas

trébuche mille fois
goûte la poussière
panse tes genoux
mais continue
ne renonce pas

éprouve ta peine
demande de l’aide
marche à l’aveugle
mais continue
ne t’endors pas

découvre les traces
que laisse ton âme
devant tes pas
et continue
de pas en pas

quand le cœur indocile te presse dans le maquis de tes peurs criardes

nous sommes en guerre !
depuis quand jusqu’à quand contre qui

le pardon
carcan de la conscience docile
imbécile
tendre la joue et se glorifier d’être le bon le bien

les autres                                     des sauvages

parce que tu te dissimules dans le trésor de tes nuits cachées dans les replis de ton cœur exilé tu crois les autres incapables de t’entendre

écoper le ventre en émoi pour laisser entrer la joie

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